Pakistan : les balayeurs chrétiens de Faisalabad victimes de discrimination économique
À Faisalabad, les balayeurs de rue, majoritairement chrétiens, n'ont pas été payés depuis plusieurs mois, victimes de discrimination en raison de leur religion.
Au Pakistan, les chrétiens ont tendance à être relégués au travail de balayeurs de rue, des travailleurs qui selon le président de leur syndicat, "sont considérés comme des citoyens de seconde zone". Ils subissent régulièrement des discriminations et des abus en raison de leur foi.
La collecte des déchets est l'un des rares emplois du secteur public que les chrétiens peuvent obtenir au Pakistan. À Faisalabad, troisième plus grande ville du pays, quelque 4 600 balayeurs sont employés, dont 3 500 chrétiens.
Selon AsiaNews, les balayeurs de rues chrétiens du quartier de Jaranwala à Faisalabad n'ont pas été payés depuis des mois. Leur syndicat, rappelle que ce n’est pas la première fois, en effet il indique que, depuis huit ans, cela se produit de manière régulière. Face à cette injustice, les balayeurs de rue ont commencé à protester et à organiser des sit-in en décembre pour réclamer leurs salaires impayés, sous la direction de Robin Daniel, un célèbre militant des droits de l'homme, et d'Abrar Sahotra, président du syndicat représentant les travailleurs de la société de gestion des déchets de la ville.
"Au cours de l'année, nous manquons d'équipement et d'outils appropriés pour le travail et c'est pour cette raison que nous tombons souvent malades. Nous nettoyons toute la ville et pourtant nous ne sommes pas bien traités", a confié Khurram Masih, un balayeur de rue,à AsiaNews. Il ajoute qu'au moment des fêtes chrétiennes comme Noël ou Pâques, ils ne sont jamais payés à temps.
"Nous devons contracter des emprunts pour acheter de nouveaux vêtements et de la nourriture pour nos familles afin que nos enfants puissent célébrer avec bonheur et joie", ajoute-t-il.
Le Pakistan est classé 7e dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens de l'ONG Portes Ouvertes. L'organisation indique que les chrétiens y sont considérés "comme des citoyens de seconde classe et subissent de plein fouet les lois antiblasphème".
Elle précise également que "la Constitution limite la liberté d’expression pour garantir ' la gloire de l’islam'. La loi sur le blasphème cible les minorités et engendre de violentes émeutes. Les chrétiens, souvent visés, ne sont pas protégés par la police".
Camille Westphal Perrier
